Soliloque autour de l’abbaye de Saint-Benoît-du-Lac
Publié le 27 juin 2012 par manouane dans la (les) catégorie(s) Billet

C’est par hasard que je suis tombé sur le livre de Claude Bergeron et Geoffrey Simmins qui porte sur l’abbaye de Saint-Benoît-du-Lac. Érigé sur les berges du lac Memphrémagog, ce monastère fut fondé en 1912, soit voilà un siècle cette année, par des moines provenant de l‘abbaye de Saint-Wandrille, en Belgique. Si le premier chapitre porte sur l’histoire des moines qui fondèrent cette abbaye, le reste du livre traite de questions architecturales. Car celui qui a signé les plans de la majeure partie de l’abbaye, Dom Bellot, fut un architecte des plus influents, sinon le plus influent de son époque.
L’abbaye a été construite principalement en deux temps. Les plans de la première section, construite de 1932 à 1941, sont l’œuvre de Dom Bellot (1876-1944), un architecte européen qui, dès 1910, aimait bien lire le quotidien Le Devoir. Sensible à la vie culturelle et sociale canadienne, il était surtout un fidèle apôtre de la cause française et catholique face au protestantisme anglo-saxon. En 1936, il est approché afin de participer à la conception du dôme de la basilique de l’oratoire Saint-Joseph.
Quant à l’église de l’abbaye, construite de 1989 à 1994, les plans ont été dessinés par Dan S. Hanganu, le même architecte qui a signé les plans du Musée Pointe-à-Callière et du troisième édifice de HEC Montréal.
Un livre fort intéressant qui permet de découvrir l’architecture d’une abbaye. À titre d’exemple, les plans doivent répondre à des normes somme toutes assez strictes, car les espaces monastiques doivent être placés selon des règles bien établies. Le cloître, lieu ouvert et central, doit mener à l’église. Le réfectoire de son côté, est généralement situé dans l’aile méridionale où il fait pendant à l’église qui borde le côté nord du cloître. Il s’agit souvent de la plus belle pièce du monastère. Détail amusant : le positionnement des tables et des chaises du réfectoire fait en sorte que les moines s’assoient tous d’un seul côté, le regard vers le centre de la pièce. Le Christ et ses apôtres sont représentés de la même façon dans nombre de peintures.
Au final, un livre qui permet de découvrir que l’architecture d’une abbaye représente un beau défi. D’un côté elle doit répondre à des exigences strictes dictées par l’Histoire et la religion, mais aussi refléter les tendances architecturales de son époque.
Ce que ce livre m’a donné envie de faire : visiter l’abbaye, et prendre le temps de bien regarder ces trois éléments architecturaux :
- Le cloître
- L’escalier Saint-Jean-Baptiste
- L’église
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Claude Bergeron, Geoffrey Simmins
L’ABBAYE DE SAINT-BENOÎT-DU-LAC ET SES BÂTISSEURS
Les presses de l’Université Laval, Québec, 1997, 323 pages