Est-ce que les bandes dessinées nuisent au développement des jeunes garçons?
Publié le 28 août 2010 par Alexandre dans la (les) catégorie(s) Uncategorized

Tel que le démontre ce site, j’aime lire. Je peux dévorer entre un et cinq livres par semaine, le tout, évidemment, dans le respect des droits imprescriptibles du lecteur de Daniel Pennac. Les livres me stimulent au plus haut point. Il n’y a rien de plus excitant pour moi que de visiter un de mes bouquinistes préférés ou d’entrer dans une de ces magnifiques librairies de quartier que j’aime tant fréquenter – mes préférées étant Olivieri sur Côte-des-Neiges et Gallimard sur Saint-Laurent. Lorsque j’ouvre la porte d’un de ces lieux du livre, je me sens comme un enfant devant le sapin de Noël au moment d’ouvrir les cadeaux. Quel bonheur!
Mais il n’en fut pas toujours ainsi. Adolescent, les livres me rebutaient. Littéralement. Les seuls que j’ouvrais étaient des bandes dessinées. Après l’école, je me rendais à la bibliothèque de mon quartier et je prenais le maximum de bédés permis. Une fois chez moi, avec un fond musical de mon choix, je m’installais dans mon fauteuil préféré, un grand verre de lait froid à la main, et je dévorais l’un après l’autre ces livres avec un plaisir inégalé. C’est ainsi que j’ai combattu aux côtés de l’Épervier dans la série Les 7 vies de l’épervier, navigué avec Corto Maltese, cherché avec Broussaille son chat, tremblé devant le Rige durant la Quête de l’oiseau du temps et déambulé sur les lettres de l’Atlantique avec Philémon. Le tout avec un plaisir profond et inénarrable.
Bref, je lisais beaucoup de bandes dessinées. Cela dit, les années passant, je me suis toujours demandé quel impact ce type de lecture pouvait avoir sur l’esprit d’un jeune lecteur.
J’ai trouvé ma réponse cette semaine. Le Conseil canadien sur l’apprentissage a publié les résultats d’une étude afin de répondre essentiellement à cette question : est-ce que les bandes dessinées peuvent jouer un rôle positif dans le développement de la compréhension de textes suivis chez les jeunes lecteurs?
Les études le démontrent, les garçons sont généralement moins portés sur la lecture que les filles et que, lorsqu’ils s’y adonnent, ils préfèrent les ouvrages généraux et scientifiques, les textes informatifs, les guides pratiques et les bandes dessinées. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les bédés constituent le deuxième choix de lecture privilégié des garçons, après les journaux et les magazines. Au primaire, la proportion de garçons qui lisent des bédés passe de 69 à 75 %, alors qu’elle chute de 60 à 50 % chez les filles.
Malheureusement, des recherches laissent suggérer que les garçons manifestent moins d’intérêt pour la lecture que les filles parce que les bibliothèques scolaires et les livres de classe ne tiennent pas compte de leurs préférences.
Pourtant, des études démontrent que les garçons qui lisent régulièrement des bédés tendent à se tourner davantage vers l’écrit et éprouvent en général plus de plaisir à lire que les garçons qui n’en lisent pas. Certaines données probantes défendent même l’hypothèse que les bédés sont en quelque sorte une passerelle vers d’autres genres littéraires.
Ce ne sont là que quelques-unes des conclusions du rapport du CCA. Un document riche en découvertes qui permet de croire que la bande dessinée sera, un jour, reconnue à sa juste valeur. Mais surtout, un article qui démontre que la bédé est l’égal de tout autre livre.
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