Manfred von Richthofen alias le Baron Rouge
Publié le 12 février 2010 par manouane dans la (les) catégorie(s) Billet

J’ai vu récemment qu’un film à propos de l’aviateur Manfred von Richthofen, connu aussi sous le surnom de Baron rouge, sera à l’affiche sous peu.Le Baron rouge a été un aviateur célèbre de la Première Guerre mondiale.
Amateur d’Histoire, j’ai réussi à mettre la main sur son journal de guerre voilà plusieurs mois. Le livre, intitulé Le Corsaire rouge, 1914-1918, publié en 1932 chez Payot (Paris), contient les pages du journal personnel du jeune Richthofen entre le moment où il entre dans l’armée en 1911, et sa disparition en 1918.
Ce qui m’a frappé de ce journal est le côté naïf et enfantin de la personnalité du jeune pilote. Le ton qu’il emploie pour décrire ses combats et ses (nombreuses) victoires est totalement dénué de haine. Il vouait une profonde passion pour le vol et restait très humble quant au nombre de ses victoires. J’espère que ce film saura être un tant soit peu fidèle à la personnalité qui transparaît de ce journal personnel.
Pour démontrer le côté naïf de la personnalité de ce pilote de la Première Guerre mondiale, je vous propose cet extrait, alors qu’il était mitrailleur sur un avion biplace :
MON PREMIER COMBAT AÉRIEN
(1er septembre 1915)Nous cherchions la bataille, Zeumer et moi. Nous partions avec notre grand avion de combat et rien que ce nom nous donnait l’assurance que l’adversaire ne pourrait nous échapper. Nous volions cinq heures par jour sans jamais rencontrer un Anglais. Nous étions déjà tout découragés lorsque, parti un matin en chasse, je vis tout à coup un Farman faisant tranquillement sa reconnaissance. Le coeur me battait lorsque Zeumer vola dans sa direction. J’étais anxieux de savoir ce qui allait se passer. Je n’avais jamais participé à un combat aérien et n’avais qu’une vague idée de ce que cela pouvait être.
Avant que je puisse m’en douter, nous avions filé à côté l’un de l’autre, l’Anglais et moi. Je tirai quatre fois tout au plus, tandis que l’adversaire me canardait par derrière tant qu’il pouvait. Je ne me figurais pas du tout ce que serait le résultat final de ce combat et n’avais par conséquent pas le sentiment du danger. Nous tournâmes à plusieurs reprises l’un autour de l’autre, quand finalement l’Anglais, à notre grande surprise, fit demi-tour et partit. J’étais désillusionné et mon pilote également.
Nous étions tous deux de très mauvaise humeur en rentrant. Zeumer me reprochait d’avoir mal tiré, je lui rétorquai qu’il avait mal guidé l’avion et ne m’avait pas permis de bien placer mes coups, en un mot, notre collaboration, jusqu’alors si parfaite, subit brusquement un à-coup.
En examinant notre avion nous pûmes constater qu’il avait reçu un nombre respectable de projectiles.
Le jour même nous repartions pour un deuxième vol de chasse qui, lui aussi, ne donna aucun résultat, J’étais navré, car je me figurais qu’il en était tout autrement dans les escadrilles de chasse, Je ne me rendais pas compte qu’un avion supporte pas mal de coups et pensais que, du moment que je tirais l’adversaire devait tomber, or il n’en était rien, je n’en descendis pas un seul.
Nous ne manquions pas de courage. Zeumer savait voler comme pas un, et j’étais un tireur très acceptable. Nous étions devant une énigme. Je n’étais pas le seul à me casser la tête. Actuellement encore beaucoup d’autres sont dans notre cas. La question mérite vraiment d’être approfondie.
LA BATAILLE DE CHAMPAGNE
Le beau temps d’Ostende fut court; bientôt la bataille de Champagne éclata et nous dûmes partir de ce côté pour y participer avec notre appareil. Si grand que fût notre coucou, nous avions remarqué qu’il ne serait jamais un avion de combat.
Je volai un jour avec Osteroth, qui avait un avion Un peu plus petit que notre barcasse (le grand avion de combat). A cinq kilomètres du front on rencontra un Farman, il nous laissa approcher et je vis pour la première fois dans l’air un adversaire de près. Osteroth passa avec beaucoup d’adresse à côté de lui de manière à ce que je pusse le prendre facilement sous mon feu. Il ne semblait pas nous avoir remarqués et j’eus mon premier enrayage avant qu’il n’eût commencé à tirer. Je venais d’épuiser mon chargeur de cent coups, lorsque l’adversaire se mit à descendre en spirales d’une façon bizarre. Je n’en croyais pas mes yeux. Je le suivis pendant quelque temps et donnai une tape sur la tête d’Osteroth en lui disant: “Il tombe, il tombe”, et il s’enfonça en effet dans un grand entonnoir, la tête la première. Je déterminai sa position sur la carte, il était à cinq kilomètres du front actuel. Nous l’avions abattu de l’autre côté et, dans ce temps-là, les avions qui tombaient au delà du front n’étaient pas comptés à l’aviateur, sans quoi j’en aurais eu un de plus sur ma liste. Mais j’étais très fier de mon succès, et qu’un avion vous soit compté ou non, l’essentiel était qu’il fût par terre (p.40).
Je recherche désespérément un exemplaire du corsaire rouge,mes recherches n’ont rien donnés, avez-vous une adresse? même une copie m’interesserais. Merçi Luis
Ouvrage très difficile à trouver, j’ai mît près de 20 ans à en trouver un à un prix qui était plus proche de celui de l’or que de celui du papier.