Gallimard prône le prix unique du livre au Québec
Publié le 30 septembre 2012 par manouane dans la (les) catégorie(s) Billet

Dans l’édition du Devoir du mercredi 26 septembre 2012, la journaliste Catherine Lalonde rapportait qu’Antoine Gallimard, PDG des éditions françaises Gallimard, donnait son soutien à la campagne québécoise Nos livres à juste prix, qui fait campagne en faveur d’une politique sur le prix unique du livre.
Dans sa lettre, il souligne que la France a adopté pareille loi voilà plus de 30 ans, apportant « au marché du livre français un cadre stable et durable, servant l’intérêt général – en premier lieu, celui des auteurs et lecteurs – sans brider l’initiative des acteurs économiques. De plus, le prix unique a conforté l’égalité des citoyens devant le livre, vendu au même prix sur tout le territoire national, et a permis le maintien d’un réseau décentralisé très dense de librairies ».
De plus, Gallimard souligne que « l’augmentation des prix de vente des livres depuis l’instauration du prix unique en France a été inférieure à l’augmentation du coût de la vie. Tous les acteurs de la chaîne du livre ont vu leurs intérêts préservés : les auteurs pour conserver une juste rémunération, les éditeurs pour garder une marge nécessaire pour la recherche littéraire, et les libraires pour proposer une grande variété d’ouvrages ».
Comme le souligne la Table de concertation du livre, à l’origine de la campagne Nos livres à juste prix, 14 pays ont adopté pareille politique, dont l’Allemagne, l’Italie, l’Argentine et le Japon. Ce qui n’est pas le cas aux États-Unis et en Angleterre, qui a délaissé sa loi en 1995. Avec pour conséquence que les petites librairies indépendantes disparaissent rapidement au profit des grandes surfaces qui ne font que vendre les livres les plus populaires, et donc, les plus profitables.
Dans son article, Catherine Lalonde souligne que « le nombre de libraires indépendants agréés au Québec baisse alors que la population augmente. Selon les chiffres de l’Association des libraires du Québec, on compte près de 10% de libraires de moins qu’il y a dix ans ».
En attendant que le nouveau ministre de la Culture, Maka Kotto se prononce, plusieurs voix s’élèvent en faveur d’une politique sur le prix unique du livre, dont Gérald Larose, Yann Martel, Nancy Huston, Marc Lévy, Dany Laferrière, Denys Arcand, Guy A. Lepage, ainsi que les éditeurs des éditions du Boréal, Soulières et Hachette.