Bernard Pivot : Le métier de lire
Publié le 11 octobre 2012 par manouane dans la (les) catégorie(s) Billet

Vingt-deux ans après la dernière émission d’Apostrophe et 11 ans après la dernière de Bouillon de culture, le livre de Bernard Pivot intitulé Le Métier de lire est toujours aussi intéressant. Pourquoi? Probablement parce que les livres sont immortels, tout comme le souvenir de leurs auteurs ou de ceux qui les ont interviewés.
En 2001, une fois la dernière émission de Pivot terminée, Pierre Nora, alors éditeur chez Gallimard, l’a invité en entrevue afin de faire un retour sur les moments marquants des quinze années d’Apostrophe. Bernard Pivot a accepté l’invitation, mais, avouant qu’il est « très mauvais à l’oral », il a demandé à ce que l’échange se déroule sous forme de correspondance écrite. C’est ainsi que pendant trois mois, les deux hommes s’échangeront question et réponse. L’ensemble de leur correspondance sera publié en 1990, puis réédité en 2001 avec le même exercice, mais cette fois pour l’émission Bouillon de culture.
Le résultat est, même après toutes ces années, absolument savoureux.
C’est ainsi que Pivot partage ses souvenirs à propos de certaines des émissions qui firent sensation, pour les bonnes ou moins bonnes raisons, ainsi que certains des invités qui s’y sont démarqués, que ce soit pour avoir accepté ou refusé ses invitations. Les questions de Pierre Nora font en sorte que Pivot aborde de nombreux sujets entourant son émission, que ce soit sa technique pour piloter une entrevue, (pages 29 à 33), ses réflexions à propos du livre et de sa place à la télévision ou encore, des parallèles qu’il est possible de faire entre le sport et la littérature, entre autres choses.
L’amoureux des livres sera particulièrement intéressé à la description de la technique de lecture de Pivot (pages 120 à 126) ainsi qu’à ses réflexions à propos des mauvais livres (pages 44 et 45). Il ne peut passer sous silence les difficultés inhérentes à une critique d’un livre tout en nuances (pages 143 et 144) et s’exprime à propos de sa fatigue de lire après 15 années (pages 35 et 36). Le plus savoureux des passages à propos des livres se trouve sans contredit entre les pages 219 et 231, où il explique que non seulement les livres sont « d’implacables envahisseurs », mais qu’en plus, ils savent se reproduire.
Ce livre m’a donné envie de relire : Son livre intitulé Les Mots de ma vie (Albin Michel, 2011).
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Bernard Pivot
LE MÉTIER DE LIRE
RÉPONSES À PIERRE NORA; D’APOSTROPHE À BOUILLON DE CULTURE
Gallimard, Paris, 2001, 351 pages