Benoit Aquin : Far east, far west
Publié le 06 avril 2010 par manouane dans la (les) catégorie(s) Billet

Pour son premier recueil de photographies, Benoit Aquin, récipiendaire en 2008 du prestigieux prix Pictet, a décidé de démontrer les conséquences de la désertification des terres de Chine, un phénomène écologique sans précédent.
Contre toute attente, les photos présentées n’entrent pas dans la catégorie du reportage, ni dans celle du journal de voyage. Tel que décrit par Olivier Asselin dans le texte qui sert de préambule, les clichés « résistent à la généralité et à la narrativité » car elles ne présentent que des « fragments prélevés sur la totalité du paysage ». Puisque les images de Aquin ne répondent à aucune « forme convenue de l’esthétique », il est difficile d’éprouver un coup de cœur au premier contact avec ce livre.
Bien entendu, l’aridité des paysages et la couleur sépia qui marquent cet ouvrage laissent perplexe. Ce n’est qu’après une lecture un peu plus soutenue que l’ampleur et la profondeur de certaines photographies se font évidentes. Car c’est dans les détails que la beauté tragique apparaît. La série de photos sur la ville de Hongsibao, ville nouvelle de « migrants écologiques », est saisissante en ce sens.
Cela dit, la qualité visuelle des œuvres présentées est irrégulière, si bien que le livre exige une lecture attentive ainsi qu’un certain temps de réflexion, ce qui n’est pas en soi désagréable. Un premier recueil qui relève autant de l’essai que du beau livre et qui laisse un arrière-goût de sable et de poussière.
—
Benoit Aquin
FAR EAST, FAR WEST
Les éditions du passage, Montréal, 2010, 112 pages.